Herbert Kickl, le ministre de l’Intérieur autrichien, a déclaré qu’il avait ordonné la création d’une nouvelle unité de l’armée pour la protection des frontières du pays. De cette manière, il entend protéger son pays contre une nouvelle vague de réfugiés, comparable à celle que l’Autriche a connue en 2015.
« Nous ne pouvons laisser ce qui s’est passé en 2015 se reproduire. De ce fait, j’ai donné des instructions pour la création d’une unité de protection des frontières. L’objectif est d’assurer une gestion ordonnée de la frontière en quelques heures », a déclaré le ministre. Il a précisé qu’il s’agirait d’une unité de police qui serait stationnée aux frontières de l’Autriche, chargée de réaliser des contrôles d’identité. « Nous ne laisserons plus les gens passer la frontière sans rien faire », a-t-il ajouté.
La question des réfugiés, une thématique gagnante pour le FPÖ
En effet, au plus fort de la crise des réfugiés il y a trois ans, des centaines de milliers de réfugiés on traversé l’Autriche pour se rendre en Allemagne et dans d’autres pays européens. L’Autriche avait également reçu un nombre record de demandes d’asile.
Kickl est membre du Parti de la Liberté Österreichs (FPÖ), un parti d’extrême droite qui a largement capitalisé sur la question des réfugiés au cours des dernières élections législative. Cette stratégie s’est avérée payante. Le FPÖ s’est retrouvé 3e plus grand parti d’Autriche au terme de ces élections. Il a rejoint la coalition au gouvernement du chancelier Sebastian Kurz.
Des relations apaisées avec l’UE
Cet accord de coalition a scellé le premier retour au pouvoir du FPÖ depuis le début de ce siècle. Mais contrairement à cette époque, les critiques inspirées par cette participation d’un parti d’extrême droite à un gouvernement européen ont été beaucoup moins vives. D’ailleurs, l’Autriche n’est pas le seul pays où une frange importante de la population rejette l’immigration.
De son côté, le FPÖ s’est aussi adouci à l’égard de l’Union européenne. La coalition autrichienne a exclu d’organiser un référendum sur l’adhésion à l’Union Européenne comparable à celui qui a mené au Brexit.
Cependant, Harald Vilimsky, le secrétaire de général du parti, a indiqué que son parti demeurerait dans le même groupe que le parti d’extrême droite français Front national au Parlement européen.
Vilimsky, lui-même eurodéputé, a indiqué au journal autrichien Der Standard qu’il avait été expressément convenu avec Kurz que les alliances internationales ne seraient pas remises en cause par la participation du FPÖ au gouvernement. Néanmoins, il a concédé qu’elles pourraient évoluer après les élections européennes et le Brexit.
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