Le Parti du travail (PTB) compte davantage sur les fonds privés que publics que pour se financer, et il a trouvé une solution : demander à chacun de ses militants, comme à ses élus de verser son écot. Mais selon certains anciens adhérents déçus, ce versement pourrait être non seulement volontaire, mais obligatoire.
Au PTB, chaque élu ou cadre du parti vit avec un salaire moyen d’ouvrier. “Entre 1.500 et 1.700 euros net par mois”, estime Raoul Hedebouw, son porte-parole. Ils reversent le reste de leur salaire directement au parti, “jetons de présence des conseillers communaux compris”, insiste Raoul Hedebouw au Soir.
Un geste fort qui est une nécessité quand on se veut “un parti de gauche radicale”, comme ils l’assument désormais. Et une condition pour pouvoir s’élargir électoralement, le PTB ne compte pour l’instant que deux députés fédéraux, six régionaux et une cinquantaine de cadres.
Les “vrais” militants
Mais comme il s’agit d’un jeune parti, le PTB ne reçoit pas autant d’argent public que les autres partis. Rien avant 2014, et en 2016, le financement public s’élevait à 24% des revenus totaux du parti. Le PTB a donc toujours dû compter sur les dons de ses militants. On le savait, mais on ignorait que cela prenait de telles proportions.
Pour devenir un militant engagé du parti, il faut partager une partie de son salaire selon “une fiche d’engagement”. Confidentielle, elle a été rendue publique au Soir par certains anciens membres apparemment déçus. Voici ce qu’on peut lire sur ce document: “L’engagement militant va plus loin que l’affiliation. Vous êtes prêt à suivre un programme de formation. Vous participez aux réunions de votre groupe. Vous prenez en charge une tâche convenue. Vous appliquez les statuts et les documents de congrès, vous les défendez de votre mieux.” D’une certaine manière, on leur fait presque croire qu’ils sont dans l’antichambre du pouvoir.
Le PTB compte 10.000 adhérents en tout. Chacun doit payer une cotisation de 5 euros par mois à laquelle il faut ajouter 20 euros par an pour devenir “membre consultatif”. Ce ne sont pas eux qui sont concernés. Il s’agit en fait de 300 à 400 personnes qui elles peuvent être qualifiées de “vrais” militants. C’est à elles que l’on demande de sacrifier une partie de leur salaire. Le souci ici, c’est que selon certains anciens membres, ce serait obligatoire.
Une participation déterminée par calcul
Raoul Hedebouw conteste le caractère obligatoire d’une telle rétrocession, toujours dans Le Soir. Pour lui, la fiche d’engagement “permet aux gens de se situer, et de contribuer eux aussi à la vie du parti mais elle ne comporte pas d’obligation, ils ont une marge de manœuvre, évidemment. Du reste, nos militants sont quasiment tous des gens qui n’ont pas de hauts revenus”.
D’accord, mais comment le PTB calcule-t-il le montant alloué ? Selon la fiche d’engagement, le militant doit déclarer le montant de ses revenus. Le calcul se fait aussi en fonction de la situation économique et sociale du candidat militant : s’il vit seul ou cohabite, s’il a une voiture ou pas, le nombre de ses enfants… le PTB établit ensuite un montant de référence.
Il en résulte un surplus. Il appartient ensuite au militant de choisir quel pourcentage de celui-ci il voudra bien reverser. Un choix qui n’en serait pas un si l’on en croit certains anciens membres donc.
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