Récemment, plusieurs photos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des chiens à fourrure bleue qui se promènent dans la vielle indienne de Mumbai. Nombreux étaient ceux qui s’interrogeaient sur la cause de la teinte de ces chiens. Toutefois, le mystère des «chiens bleus de Mumbai» vient d’être résolu.
Une enquête menée par les autorités a confirmé les soupçons de la population : la coloration des chiens est due à des déchets industriels. Les écologistes ont décidé de fermer l’usine Ducol Organics, installations qui fabriquent de la peinture, des produits chimiques et du plastique. Cette usine est accusée de déversement illégal de déchets chimiques dans une zone fortement industrialisée, le quartier de Taloja, de la rivière Kasadi. Parmi ces déchets, on a également trouvé des concentrations élevées de chlorure. Or, les chiens de ce lieu ont l’habitude de nager dans ce cours d’eau.
Ducol Organics aurait ainsi ignoré les mesures requises afin d’éviter une éventuelle pollution de l’environnement par le traitement de produits chimiques. Selon les associations écologistes, les chiens bleus sont la confirmation vivante de l’échec industriel indien en ce qui concerne le respect des normes de contrôle de pollution.
En outre, une étude de l’American Health Effects Institute a démontré que l’Inde était sur le point de dépasser la Chine en tant que pays où l’on recense le plus de décès causés par la pollution de l’air.
Depuis le début du mois d’août, les services environnementaux de Mumbai ont déjà fermé cinq entreprises. « Dès que nous observons la moindre irrégularité, nous fermons l’entreprise », ont déclaré les responsables du service environnemental de la métropole indienne.
Non-respect des normes environnementales
Selon certains militants environnementalistes, les actions soudaines entreprises contre Ducol sont caractéristiques de l’application d’un système laxiste qui aboutit à des violations industrielles généralisées en ce qui concerne les normes de pollution jusqu’au moment où la pression du public force les autorités à intervenir.
« Ce n’est que lorsque les médias ou les militants apportent des éléments que le gouvernement passe à l’action », affirme Godfrey Pimenta, un avocat qui a déposé auprès des instances gouvernementales plusieurs plaintes concernant la pollution locale.
L’avocat fait également remarquer que l’application limitée des règles anti-pollution n’est qu’une partie du problème de la pollution de l’eau. Il existe également un manque d’investissement dans les infrastructures, ce qui signifie que les eaux usées non-traitées se propagent dans les rivières en raison du manque de capacité des stations de traitement.
« Ces problèmes augmentent le risque de propagation de maladies et, en outre, menacent la viabilité des communautés locales de pêcheurs », avertit Pimenta.
La pollution industrielle contribue également à une diminution de la baisse de la qualité de l’air dans les principales villes indiennes. Selon une étude de chercheurs de l’Institut indien de technologie à Mumbai, les décès prématurés dus à la pollution atmosphérique à Mumbai ont augmenté de 62% de 1995 à 2015, soit un total de 32.014 décès.
À New Delhi, la ville avec la pire qualité de l’air au monde, le nombre estimé de décès a augmenté de 147 % au cours de la même période, soit un total de 48. 651 décès précoces.
« Il existe des normes pour la qualité de l’air dans les villes indiennes, mais aucun mécanisme ne garantit que les villes respectent ces normes », souligne Anumita Roychowdhury, directrice du Centre for Science and Environment de New Delhi.
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