Pendant six jours, la région autour de la ville américaine de Houston a été aux prises avec Harvey, l’un des ouragans les plus destructeurs de l’histoire des États-Unis. Selon Brock Long, le directeur de la FEMA (l’agence fédérale des situations d’urgence) , il s’agit de « la plus grande catastrophe dans l’histoire du Texas ».
Selon les sources, il est tombé ici ces derniers jours de 15 000 à 50 000 milliards de litres d’eau, plus que ce que la plupart des Etats reçoivent sur une année entière. Harvey menace de devenir l’une des catastrophes les plus coûteuses de l’histoire américaine.
Des estimations de 40 à 160 milliards de dollars
Il faut plusieurs mois de travail aux économistes en général pour calculer l’impact d’un ouragan, mais les premiers calculs évaluent les dégâts à entre 40 et 50 milliards de dollars, soit un montant comparable au PIB de la Croatie.
Certainement 10% de cette somme représenteront des «lost opportunity costs » (c’est-à-dire les coûts induits par le fait que les gens ne peuvent pas aller au travail et que des biens et services ne peuvent pas être vendus). Le reste consistant à tenter de fixer un prix sur les dégâts matériels énormes causés aux biens publics et privés.
AccuWeather, une société qui calcule l’impact des conditions climatiques sur l’économie, les évalue à 160 milliards de dollars, soit autant que le coût des ouragans Katrina et Sandy cumulés, et un peu moins de 1% du PIB des États – Unis.
L’immobilier
Le secteur immobilier se prépare plus particulièrement à de méga-pertes. Non seulement la loi du Texas oblige les propriétaires à indiquer le cas échéant si leur maison a déjà été affectée par une inondation, selon les assureurs locaux, mais de plus, 80% des propriétaires ne sont pas assurés contre les inondations. (Lorsque Katrina avait frappé la Nouvelle-Orléans, cette proportion était de 50%).
On estime que la valeur des maisons touchées devrait baisser de 15 à 60%. Cette moins-value devrait être récupérée en quatre ans, compte tenu de la hausse de l’immobilier à laquelle on peut s’attendre.
L’un des principaux pôles économiques des États-Unis
La côte du golfe du Texas est l’un des plus grands centres économiques de l’Amérique, qui rapporte chaque année 600 milliards $ en activités d’entreprises, principalement dans le secteur pétrolier, mais aussi dans les industries pétrochimiques et autres. Houston n’est pas pour rien le plus grand centre pétrochimique dans le monde, avant Anvers.
Au moins dix raffineries ont été temporairement fermées, ce qui représente 25 % de la capacité nationale. Motiva, une raffinerie saoudienne qui est aussi la plus grande raffinerie du pays, située à Port Arthur, est l’une d’entre elles.
Prix des carburants
En conséquence, le prix de l’essence devrait augmenter de 15 à 25 cents par gallon (3,75 litres) aux Etats-Unis au cours des prochaines semaines, selon les calculs de l’analyste pétrolier Patrick DeHaan (GasBuddy). Une précédente estimation avait évalué cette hausse à entre 5 et 15 cents.
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