Lundi, les Kurdes irakiens ont organisé un référendum sur leur indépendance. Le résultat sera connu dans le courant de cette semaine, mais plus de 90 % des électeurs auraient voté pour l’indépendance, selon les premiers sondages.
Les médias traditionnels ont accordé peu d’attention à ce référendum, qui est pourtant susceptible d’avoir des conséquences importantes pour la région. Il est en effet fort probable que la prochaine guerre sera combattue là-bas.
Dans la région, on recense 30 à 40 millions de Kurdes qui se répartissent dans 4 pays : la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Les Kurdes ont été tout simplement oubliés au moment des accords Sykes-Picot (1916) et du traité de Lausanne (1923). C’est pourtant dans ces accords que les bases du Moyen-Orient tel que nous le connaissons aujourd’hui ont été jetées.
Les Kurdes veulent maintenant mettre à profit le chaos dans la région de l’Irak et de la Syrie pour réclamer leur indépendance. C’est là un véritable problème : aucun des 4 pays susmentionnés ne souhaitent parler de séparatisme.
Armés jusqu’aux dents par l’Occident
Mais au cours des derniers mois, les Kurdes et leurs milices Peshmergas sont devenus incontournables dans la région [Peshmerga signifie « qui est au devant de la mort »). Le chef officiel des Peshmergas est Massoud Barzani, président du Kurdistan irakien. Les troupes des Peshmergas assurent la défense du territoire, des hommes et des installations du Kurdistan irakien. Comme Israël et l’Iran, entre autres, les Peshmergas recrutent les femmes dans leurs armées (Notre photo)].
Armés jusqu’aux dents par l’Occident, et financés par les États-Unis, ils ont joué un rôle important dans la lutte contre l’État islamique. De plus, ils ont non seulement repris des territoires perdus, mais ils en ont également conquis de nouveaux.
On redoute maintenant que le référendum irakien donne des idées aux Kurdes turcs et iraniens. Le dirigeant turc Erdogan a dit que « toutes les ressources militaires et économiques » seraient déployées pour empêcher l’indépendance kurde, parce que celle-ci constitue une menace pour la sécurité intérieure de la Turquie.
La région pourra difficilement survivre sans une aide économique
De plus, personne ne veut entendre parler d’un nouveau conflit dans une zone extrêmement vulnérable sur les plans géographique, politique, stratégique, et surtout économique. Cela a des conséquences pour l’investissement dans une région qui est largement dépendante des cours du pétrole.
Les Kurdes eux-mêmes sont divisés en 2 grandes tendances : d’une part, il y a les partisans du PKK fondé en Turquie, dont l’idéologie était à l’origine le marxisme-léniniste, mais qui a été depuis troquée contre le nationalisme kurde. D’autre part, il y a le PDK, plus conservateur et fondé en Irak, dirigé par Massoud Barzani, initiateur du référendum de ce lundi.
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