« La démocratie allemande devrait être reconnaissante. Si nous n’avions pas stoppé 3 millions de réfugiés, ils seraient maintenant tous en Europe. Et l’extrême droite comme l’extrême gauche auraient alors remporté un plus grand succès en Allemagne dimanche ».
Cette déclaration, c’est celle d’Ömer Çelik, le ministre turc des Affaires européennes. Çelik faisait ces remarques à l’occasion d’une conférence organisée par le Real Instituto Elcano à Madrid.
« La Turquie n’est pas un camp de réfugiés »
« La Turquie n’est pas un camp de réfugiés, mais un allié qui défend le bien commun et la démocratie. Si l’UE ne considère pas la Turquie comme une alliée, la coopération dans d’autres domaines sera impossible ».
Selon Çelik, les accords concernant les réfugiés ne pourront plus être respectés si l’on met fin aux négociations d’adhésion à l’UE. Le Turc faisait ainsi allusion à un récent débat électoral en Allemagne. Tant Angela Merkel que son challenger Martin Schulz avaient préconisé que l’on mette fin aux négociations d’adhésion. « Parce que la Turquie ne sera pas en mesure d’adhérer à l’UE », a dit la chancelière.
L’immigration en Europe persiste
Comme le président Erdogan l’a fait la semaine dernière à New York, Çelik a rappelé que l’UE n’avait pas rempli sa part de l’accord. Au lieu des 3 milliards d’euros promis, les Turcs n’ont reçu que 820 millions d’euros. Il a alerté l’Europe une nouvelle fois sur les conséquences d’une rupture de cet accord. « L’immigration en Europe persiste et la Turquie joue un rôle clé ». Selon le ministre, aujourd’hui, seule l’Autriche est sur la même longueur d’onde que les Allemands.
Les progrès qui ont été réalisés par l’extrême droite en Allemagne risquent de compliquer davantage les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE, pense Çelik. Mais il a ajouté que si l’UE ne savait pas regarder pas au-delà de ses frontières, elle ne pourrait pas faire de progrès et elle ne serait pas en mesure de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour maintenir son statut dans le monde. « La relation qu’elle a avec la Turquie est très révélatrice de la crise interne de l’UE ».
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