Carles Puigdemont, le président de la Généralité de Catalogne, a déclaré dimanche soir en présence de son gouvernement que le référendum remporté par la Catalogne lui donnait le droit de devenir un Etat indépendant sous la forme d’une république :
« Le Parlement catalan présente les résultats du référendum et demande de faire ce que la loi sur le référendum prescrit : déclarer l’indépendance et respecter la décision des citoyens. Il y aura un gouvernement catalan démocratique et pacifique ».
“Out of the 2,262,424 ballots that were not seized, 2,020,144 were YES votes, 176,566 were NO votes, 45,586 in blank and 20,129 null votes”
— Catalan Government (@catalangov) October 1, 2017
Puigdemont a qualifié le comportement du gouvernement espagnol de ce dimanche comme « une honte ». « L’Espagne a montré ce qu’elle représente : la violence et la répression. Pour encore combien de temps ? », a demandé Puigdemont après l’annonce des résultats.
La terre brûlée de la Catalogne
« Après dimanche la politique de la terre brûlée s’applique en Catalogne, sur les plans social et politique», écrit El Periodico de Catalunya (Barcelone). « La crise de l’Etat ne sera pas résolue en matraquant les gens, ni par l’irresponsabilité politique. Il ne faut pas s’y tromper : l’action disproportionnée de la police dimanche n’a pas légalisé le référendum et ni rendu son résultat démocratique. Les problèmes demeurent en l’état : un référendum réalisé contre la moitié des Catalans, en violation des règles du jeu démocratique et sans aucun respect pour l’ordre juridique en vigueur, la déclaration d’autonomie catalane (Estatut) et la Constitution espagnole (Constitución).
Comme toujours, il n’y a qu’un seul moyen d’en sortir : (…) reprendre le dialogue politique et assumer la responsabilité dans les limites de la loi à laquelle une grande majorité des Catalans se sont conformés. Tout le reste mène droit à l’abîme ».
Le moment le plus dangereux depuis la tentative de coup d’Etat 23F
«C’est un moment d’une gravité exceptionnelle, inédite depuis la tentative de coup de 23F (La tentative de coup d’Etat échouée perpétrée par le colonel Tejero en 1981, ndlr) », écrit ABC (Madrid). Toute étincelle peut embraser la violence dans les rues, un risque contre lequel le Premier ministre avait mis en garde hier. (…) Insister sur le dialogue alors qu’aucun indépendantiste ne veut parler de rien est mentir à l’opinion publique.
« La priorité est de préserver l’ordre constitutionnel voté par la grande majorité des Espagnols en 1978. Tant que cet ordre demeure en vigueur, il faut répondre sans pitié à toute agression ».
Arrogance xénophobe contre incapacité politique
« Tant le gouvernement espagnol que le gouvernement catalan se sont précipités dimanche soir pour proclamer la victoire après la journée honteuse que les citoyens catalans ont été contraints de vivre », écrit El País (Madrid). Il en impute la faute à une arrogance xénophobe, alliée à un parti anti-système (le CUP), représenté par Carles Puigdemont. D’autre part, il estime que le Premier ministre Mariano Rajoy a témoigné d’une incapacité totale à gérer cette crise dès le début :
« Que le gouvernement cesse de nous dire qu’il était obligé de faire ce qu’il ne souhaitait pas. Ce que le Premier ministre doit expliquer maintenant, c’est ce qu’il veut vraiment ou ce qu’il est prêt à faire pour que ce pays et ses 17 régions autonomes aient un projet d’avenir pour coexister pacifiquement et démocratiquement ».
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