Le Professeur Dame Sally Davies, médecin en chef du Royaume-Uni, a mis en garde contre ce qu’elle nomme l’« apocalypse post-antibiotique », à savoir le péril croissant de la résistance aux antibiotiques. La conseillère aux affaires médicales britannique a exhorté les dirigeants à s’attaquer partout dans le monde à ce problème caché qui coûte déjà des vies.
« Si les antibiotiques perdent leur efficacité, cela signifierait la fin de la médecine moderne », présage-t-elle dans The Guardian.
Sans ces médicaments utiles pour lutter contre les infections, des opérations courantes telles que les césariennes, les traitements contre le cancer et les arthroplasties de la hanche représenteront des interventions médicales extrêmement risquées et qui plus est, les transplantation d’organes feront partie du passé, explique encore le professeur.
Une menace plus grande que le cancer
« Si cette apocalypse se produit, c’est parce que nos politiciens n’ont rien fait. » « Nous sommes vraiment face – si nous ne prenons aucune mesure – à une horrible apocalypse post-antibiotique », a expliqué Davies.
Plusieurs experts de la santé ont déjà averti que la résistance aux antimicrobiens (RAM) pourrait être une menace plus importante pour l’humanité que le cancer.
Partout dans le monde, environ 700.000 personnes meurent chaque année d’infections résistantes aux médicaments pour des maladies telles que la tuberculose, le SIDA ou encore le paludisme. Si aucune mesure n’est prise, ces infections résistantes tueront 10 millions de personnes par an d’ici 2050.
« Nous vivons avec cette RAM à présent et elle tue des personnes. Si les personnes étaient au courant, elles réagiraient mais comme c’est un problème caché, elles ne s’en soucient pas. » « Cette menace n’est pas vraiment visible car les familles des personnes qui décèdent d’infections résistances aux médicaments pensent qu’il s’agissait d’une infection incontrôlable. »
En ce qui concerne les soins primaires, au Royaume-Uni, une prescription sur trois voire sur quatre n’est pas probablement pas nécessaire. Par contre, d’autres pays ont un usage beaucoup plus répandu des antibiotiques. « Ils doivent commencer à diminuer leur utilisation », conclut Davies qui souligne qu’au Royaume-Uni, la consommation d’antibiotiques a été réduite de 4,3 % en 2014-2015 par rapport à l’année précédente.
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