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Le prince Laurent risque de voir sa dotation revue à la baisse

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Le prince Laurent a suscité une vive critique pour avoir rencontré des dignitaires chinois à l’occasion du 90ème anniversaire de la création de l’armée chinoise, alors qu’il a l’obligation de solliciter une autorisation avant de rencontrer des officiels de pays étrangers. En réaction, le Premier ministre belge Charles Michel a évoqué hier soir la possibilité d’une “sanction proportionnée”. La dotation du prince pourrait être revue à la baisse.

L’ultime provocation qui ne passe plus. Suite au dernière dérapage du prince Laurent, le Premier ministre a décidé de taper du poing plus fort et de passer à l’action. Charles Michel (MR) a ainsi annoncé hier son intention de prendre “une sanction proportionnée” contre le prince Laurent. C’est “en concertation avec le Roi”, a appuyé dans la foulée le porte-parole du Palais royal au Soir. Et le reste du gouvernement – N-VA, CD&V et Open VLD – est sur la même longueur d’onde.

“L’idée est de marquer le coup. Puisque la fermeté ne suffit pas, il faut passer à l’acte”, confie ainsi une source proche du gouvernement également interrogée par Le Soir. “Le Premier ministre est le garant du respect de l’institution monarchique et Laurent met à mal cette institution”, justifie-t-elle encore la décision du Premier ministre.

Pour rappel, Laurent s’est rendu à la commémoration du 90e anniversaire de la fondation de l’Armée populaire de libération (l’armée chinoise) le 19 juillet dernier. C’est lui-même qui l’a fièrement annoncé en postant il y a quelques jours sur Twitter une photo sur laquelle on le voit découper un gâteau. Le tweet aurait pu passer inaperçu… sauf qu’il a été repris par la presse flamande pour interpeller le gouvernement face à cette rencontre, rouvrant en passant le débat sur les dotations royales qui anime de nombreux députés flamands.

Une “invitation personnelle”

Le souci, c’est que Laurent dit avoir répondu à une “invitation personnelle”, mais sans mettre personne au courant avant de partir. Une loi de 2013 prévoit, en effet, que tout membre de la famille royale qui perçoit une dotation royale (à savoir Albert II, Laurent et Astrid) doit avoir l’autorisation du ministre des Affaires étrangères avant de rencontrer un représentant officiel d’un État étranger. Or, contacté lundi par La Libre, le cabinet du ministre Didier Reynders (MR) a répondu qu’il n’avait aucunement été informé de son déplacement, même son de cloche du côté du Premier ministre.

Une énième rencontre illégale, donc. En 2011, sous le gouvernement Leterme, il s’était déjà rendu au Congo contre l’avis du Palais et du gouvernement. Pour le coup, il avait été privé d’activités officielles pendant plusieurs mois par Albert II, et Yves Leterme lui avait fait signer une lettre dans laquelle il s’engageait à ne plus rencontrer des officiels étrangers sans accord gouvernemental. Et puis, en octobre dernier, le prince avait rencontré le Premier ministre du Sri Lanka sans l’aval du gouvernement. Sans parler de son pétage de câble face à un journaliste de Sudpresse en décembre dernier où il lui avait lâché: “Moi je suis emmerdé depuis des années, on m’empêche de travailler, de faire fonctionner ma fondation”. Transgressant ainsi le devoir de réserve que lui impose sa fonction.

Un événement officiel

Mais concrètement que risque-t-il cette fois? Avant tout, Charles Michel a demandé à ses conseillers de faire la lumière sur le contexte de la cérémonie: s’agissait-il d’un événement privé ou public? Pas de chance pour lui: il s’agissait bien d’un événement officiel. Image à l’appui: Laurent porte la tenue militaire et l’amiral Wim Robberecht, le commandant de la Marine belge, est également présent. Selon le service presse de l’armée interrogé par La Libre, l’amiral avait été invité par l’attaché de Défense chinois à l’occasion de la venue de trois navires de la marine chinoise dans le port d’Anvers le 14 septembre prochain. Du coup, des sanctions pourront bel et bien être appliquées.

Laurent aura d’abord l’occasion de se défendre en septembre où il sera entendu par le Premier ministre. Ensuite, le gouvernement décidera de la sentence. Il n’est pour l’instant pas question de lui supprimer totalement sa dotation (qui est de 308.000 euros), ni même la moitié. À la place, deux scénarios pourraient s’ouvrir, note Le Soir: une réduction (mais pas définitive) de sa dotation qui pourrait être de l’ordre de 10, 15 ou 20 % et/ou le paiement d’une pénalité. Cette dernière pourrait être très salée. Ainsi, Charles Michel l’a, par le passé, déjà contraint à rembourser 16.000 euros, suite au rejet d’une partie de ses comptes annuels par la Cour des Comptes en novembre 2015. En cause: ses trop nombreuses dépenses privées (vacances, courses, concerts…) effectuées avec sa dotation. Selon certaines sources du Soir, l’ardoise pourrait être à peu près la même.

Si la sanction ne sera pas à la hauteur des espérances de la N-VA et des Jeunes CD&V – qui plaident pour une interruption voire une suppression de dotation – Laurent devrait tout de même salement la sentir passer.

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