Le scandale des Paradise Papers ne fait que commencer. Après des sociétés, des hommes politiques ou des personnalités du show-biz, c’est maintenant au tour d’un gouvernement d’être pointé du doigt. Car une société appartenant en majorité au gouvernement belge profite d’un compte offshore aux Îles Vierges…
La Société belge d’Investissement international (SBI) est une société qui propose des cofinancement à moyen ou long terme d’investissements étrangers via des sociétés belges. La SBI est détenue à 63,4 % par le gouvernement belge et a été créée en 1996. Ensuite, ils sont devenus actionnaires d’Infra Asia Development. L’objectif: défendre les intérêts belges au Vietnam après la levée de l’embargo commercial américain.
Mais Infra Asia est l’un des nombreux noms qui apparait dans les documents Paradise Papers, selon le journal Le Soir, qui a étudié les différents fichiers. Car où est établie Infra Asia en fait? Sur les îles Vierges britanniques, même si à la base il n’y avait aucune raison de fonder une société là. Aussi, les documents analysés par Le Soir, ont aussi dévoilé qu’une partie des affaires gérées par Infra Asia ont été menées pendant un moment depuis Anvers. En effet, c’est via Infra Asia que la SBI a pris part au projet de construction du port à Dinh Vu dans le nord du Vietnam. Et à cette époque, le projet était porté par Rent-a-Port, une société anversoise et AIG, l’assureur américain qui a quitté le navire en cours de route et a été racheté par les Anversois. “Dès que Rent-a-Port a eu le contrôle de la structure, ils ont immédiatement déplacé la société vers une juridiction 100 % légitime”, explique le co-CEO de la SBI.
“Pour nous il n’y a pas d’avantage fiscal”
Entre temps, en 2014, le montage fiscal a changé. Les investissements dans le port vietnamien ont désormais lieu via une holding appelée Infra Asia Investment qui est logé à Hong Kong. Mais dans cette holding il y a la société située aux îles Vierges. Et comment se fait-il que ce montage de boîte aux lettres est passé inaperçu pendant toutes ces années? La réponse à cette question est encore une sorte de compromis à la belge.
“Il n’y a pas vraiment eu de discussions majeures avec SBI à l’époque. Probablement parce que c’était une autre époque, et qu’il était clair que la société SBI n’était pas du genre à faire des magouilles”, ont expliqué Philippe Hermans et Erna Vandeplaas, les co-CEO de SBI, rencontrés par Knack, De Tijd et Le Soir. “Car pour que ce soit clair: pour nous, il n’y a pas d’avantage fiscal”. Ils affirment aussi qu’un tel montage serait impossible à mettre en place aujourd’hui.
Aujourd’hui, 4 % de la société est encore aux mains des Belges de la SBI. La séparation définitive est rude car la législation locale rend très difficile le changement d’actionnaires.
500 entreprises belges
Les Paradise Papers, ce sont environ 13,4 millions de documents qui ont été divulgués par le journal allemand le Süddeutsche Zeitung. La démarche est un peu la même que pour les Panama Papers, car ce sont des documents qui ont été étudiés par plusieurs journaux et magazines. Les documents en question proviennent de cabinets d’avocats Appleby et Asiaciti, des bureaux spécialisés dans la construction d’offshores. En tout, on parle de plus ou moins 500 entreprises belges impliquées dans ce nouveau scandale.
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