Cette année pourrait être celle du tournant pour la Grèce : on s’attend à un taux de croissance de 1,5 % en 2017, et même à 2,4 % pour 2018. C’est le tourisme qui est le moteur de cette reprise. Le pays a enregistré un nombre record de visiteurs cette année, et les réservations pour 2018 sont déjà très nombreuses. En outre, on note également une augmentation des investissements et une reprise de la consommation des ménages.
Un rapport publié la semaine dernière par la Commission Européenne a salué les progrès réalisés par la Grèce. Il souligne qu’elle a démontré une « résistance plus grande que prévu ».
La semaine dernière, le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé qu’il allait verser 1,4 milliard d’euros de « dividende social » aux 3 millions de Grecs qui avaient été frappés les plus durement par la récession. Cette redistribution est rendue possible par l’excédent budgétaire (hors service de la dette) de 3,7 %, « bien supérieur » à l’objectif de 1,75 % du PIB dicté par les créanciers.
Lors de son allocution télévisée, le Premier grec a évoqué une série d’indicateurs économiques au vert. Il a cité notamment le taux de croissance autour de 2 %, la création de 300 000 emplois, et la baisse de 7 % du taux de chômage au cours des 3 dernières années.
La Grèce devrait faire son retour sur les marchés financiers en août 2018
Après avoir été placée depuis 2010 sous perfusion financière par ses créanciers internationaux, la Grèce envisage une sortie de son 3e plan de sauvetage d’ici la fin du mois d’août prochain. Concrètement, cela signifie qu’elle se financera totalement sur les marchés financiers. De ce fait, elle ne dépendra plus des prêts de ses créanciers internationaux.
Dans le cadre de cette sortie, la Grèce a été invitée à en place une réserve de précaution de 12 à 15 milliards d’euros. Celle-ci servirait d’ultime recours si elle ne parvenait pas à lever les capitaux dont elle aurait besoin sur les marchés. Pour la constituer, la Grèce pourra y affecter une partie des prêts non utilisés du 3e plan de sauvetage. Le reste pourrait provenir de l’excédent budgétaire du pays.
La mauvaise nouvelle, c’est que le pays ne pourra pas bénéficier d’une annulation de dettes entretemps. En effet, les eurocrates ne prévoient d’entamer ses négociations qu’après ce retour, et seulement s’il s’avère « nécessaire ». En conséquence, il sera donc plus difficile pour le pays de faire oublier aux investisseurs le risque d’insolvabilité qu’il présente, et, partant, d’obtenir que ceux-ci lui prêtent de l’argent.
Pour mémoire, le pays est encore affligé d’une dette qui représentait 179 % de son PIB en 2016.
La pénurie de crédit
Les petites entreprises grecques ont été les plus durement frappées par la récession. Les banques d’Athènes estiment que près d’une sur 5 a fait faillite.
Les PME qui ont survécu sont confrontées à une grave pénurie de crédit. Il leur est difficile de rembourser leurs prêts, et quasiment impossible d’en obtenir de nouveaux pour leurs investissements.
Or, ces petites entreprises génèrent près de 40 % du produit national et emploient environ 2 millions de personnes. Si la Grèce veut pouvoir soutenir des taux de croissance de 2 à 3 % au cours des prochaines années, et réduire son taux de chômage record qui dépasse encore les 20 %, elle devra résoudre ce problème de liquidité.
Mais il sera difficile pour les banques grecques d’en sortir, compte tenu que les créances douteuses représentent près de la moitié de leurs créances, soulignent les analystes.
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