D’ici la fin de l’année, environ 1,8 million d’emplois seront supprimés dans l’industrie minière et la sidérurgie chinoises. Le gouvernement chinois souhaite ainsi diminuer l’empreinte écologique de son industrie.
Le dirigeant chinois Xi Jinping a en effet souligné qu’une économie durable était cruciale pour l’avenir de son pays.
Des observateurs remarquent cependant que ce changement aura d’importantes conséquences. Les autorités chinoises risquent ainsi d’être confrontées à une hausse du chômage et à une pression sur son système de protection sociale. Parallèlement, un risque accru de désordres sociaux est à craindre.
« La stabilité sociale est particulièrement importante pour les autorités chinoises », écrit Emily Feng, correspondante en Chine du Financial Times. « Elles ont toujours craint une explosion de mécontentement social qui menacerait la sérénité sur le plan politique. »
« La priorité de l’économie chinoise s’est cependant tournée vers une production de qualité au rayonnement international. En outre, le pays a de grandes ambitions dans le domaine de la durabilité, de la robotique et de l’automatisation. »
Des prépensions attrayantes
Pour éviter que l’effondrement des anciens secteurs industriels ne mène à des désordres sociaux, des primes de départ particulièrement attrayantes ont été prévues.
Chez Masteel, groupe sidérurgique, les travailleurs concernés pourraient obtenir une pension prématurée grâce à laquelle ils toucheraient pendant 35 ans une indemnisation garantie de 600 dollars par mois. En outre, un budget de 15 milliards de dollars est prévu pour les programmes de reconversion professionnelle et de retraite anticipée. Grâce à de nouvelles compétences, les travailleurs de la sidérurgie devraient pouvoir trouver un nouvel emploi dans d’autres secteurs.
En 2015, à Hefei, des centaines de travailleurs se sont retrouvés sans emploi suite à la fermeture de l’usine locale de Masteel. Les autorités chinoises ne veulent plus assister aux manifestations massives qui avaient eu lieu à l’époque.
« Depuis le début des années 80, la Chine a considéré la croissance économique, les besoins matériels et culturels comme une priorité absolue », souligne Bill Bishop, auteur du bulletin d’information Axios China.
« Ces dernières années, sous l’ère Xi, s’est développé clairement un souci croissant pour une qualité de vie meilleure de la population chinoise. Cela risque touefois d’être douloureux et il se peut que cela soit un échec. Mais ce processus n’empêchera pas que la Chine continue à exporter sa pollution et les activités polluantes de ses industries alors qu’elle tente de nettoyer son propre pays. »
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