Dans un discours, le président turc Erdogan a déclaré que la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël par les États-Unis constituerait une ligne rouge à ne pas franchir. Si cela devait se produire, le président turc envisage la rupture des relations diplomatiques de son pays avec l’État juif.
Plusieurs médias et des officiels américains ont indiqué que le président américain, Donald Trump, pourrait reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël ce mercredi. Il romprait ainsi une tradition diplomatique qui consistait à ne pas prendre position sur le sort de Jérusalem. Jusqu’à présent, la diplomatie américaine considérait que les Israéliens et les palestiniens devaient trancher cette question eux-mêmes.
« Jérusalem et la ligne rouge pour les musulmans. Une telle décision serait un coup dur pour toute l’humanité. Nous n’en resterons pas là. Nous combattrons jusqu’à la fin. Nous pourrions même en arriver à une rupture des relations diplomatiques avec Israël. Une fois de plus, j’avertis les États-Unis de ne pas prendre de mesures qui pourraient approfondir la crise dans la région », a déclaré Erdogan.
Le président turc a également indiqué qu’il convoquerait une réunion du sommet des pays de l’Organisation pour la Coopération Islamique pour s’opposer à cette reconnaissance.
le statut de Jérusalem, l’un des problèmes les plus épineux du monde
Le statut de Jérusalem est l’un des problèmes les plus épineux du monde. Israël, comme les Palestiniens, revendiquent la ville comme leur capitale.
Israël s’est emparé de Jérusalem Est, où sont situés de très nombreux sites sacrés musulmans, chrétiens et juifs, lors de la Guerre des Six Jours, en 1967. Puis l’État juif a revendiqué Jérusalem comme étant sa capitale en 1980, et y a installé une grande partie de ses infrastructures étatiques. Mais les palestiniens estiment aussi que la partie Est de Jérusalem devrait être leur capitale.
La plupart des pays du monde reconnaissent Tel-Aviv comme étant la capitale d’Israël, et y ont basé leur ambassade. Les Nations Unies pensent que le statut de la ville devrait être défini dans le cadre des négociations de paix.
Le Moyen-Orient s’élève contre cette reconnaissance
La Turquie n’est pas la seule à s’être opposée à une possible reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’Israël. Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir que l’autorité palestinienne cesserait tout contact avec les États-Unis si Trump menait ce projet à bien.
L’ambassadeur de l’Arabie Saoudite aux États-Unis, le prince Khalid bin Salman, a indiqué que la décision de Trump pourrait avoir « un impact préjudiciable sur le processus de paix et qu’elle pourrait augmenter les tensions dans la région ».
L’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite ont également mis en garde contre les troubles politiques et la violence potentielle qui pourraient éclater si les Etats-Unis poursuivent leur projet.
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