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Comment la guérilla anti-Obama de Trump donne un nouveau visage aux USA

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La couverture anti-Trump 24/7 des médias grand public intéresse peut-être grandement la gauche, mais il n’empêche : le président des États-Unis va enregistrer ce Noël ses plus grandes – et certainement pas les seules- victoires de l’année. Sa réforme fiscale – la plus importante en 30 ans – sera adoptée cette semaine. Pas un seul des sénateurs républicains – même ceux qui le critiquent joyeusement – n’a voté contre.

L’Obamacare menacée

Donald Trump a également réussi à quasiment détruire l’héritage de son prédécesseur, Barack Obama, en toute tranquillité et en moins d’un an. S’il n’est pas parvenu à se débarrasser complètement de l’Obamacare, le « mandat individuel », qui forçait les gens à souscrire une assurance maladie ou de payer une amende, a été abrogé.

D’autres dispositions de l’Obamacare ont été fortement diluées par Trump. La conséquence : comme moins de personnes en bonne santé vont souscrire une assurance maladie en raison des tarifs exorbitants, le coût de celle-ci risque de flamber. Mais un grand nombre de personnes malades ou en mauvaise santé devront continuer de s’assurer. On s’attend à ce que de nombreux assureurs renoncent à ce marché, parce qu’un assureur qui n’attire que les malades et non les personnes en bonne santé n’est pas certain d’y trouver son compte.

Le nouveau système judiciaire : blanc, conservateur et masculin

Pendant les 11 premiers mois de son mandat, Trump a aussi mené discrètement une révolution silencieuse dans le système judiciaire. La nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême était la plus visible. Mais Trump a fait beaucoup plus. Il a nommé 12 juges de l’US Circuit Court (des juges itinérants compétentes pour les procès impliquant différentes juridictions). Aucun président n’a fait au cours des 100 dernières années ce que lui a fait au cours de sa première année. Il a également nommé une autre douzaine de juges, pour la plupart des hommes conservateurs et blancs à la cour fédérale ou au tribunal d’un district. Comme la plupart des juges sont nommés à vie aux États-Unis, on peut parler d’un glissement de terrain de la jurisprudence dans une direction conservatrice.

La guérilla anti-Obama

Pour définir l’approche de Trump, on peut donc évoquer son extraordinaire désir de détruire toutes les réalisations de son prédécesseur, Barack Obama. Un certain nombre de tentatives de Trump ont échoué, mais cela n’a guère entamé l’intensité de son envie de détruire l’héritage du premier président noir. De ce fait, il a abrogé 67 règles qu’Obama avait fait adopter et en a fait suspendre ou reporter 1500 autres.

Outre le détricotage de l’Obamacare, Trump a mis fin à la protection des Dreamers, il a retiré les États-Unis des accords de Paris sur le climat, du Partenariat Trans-Pacifique, il a signé un décret interdisant les transgenres à servir dans l’armée et il a mis fin à la neutralité du net, ce qui étend sensiblement la puissance des opérateurs de télécommunication sur les consommateurs.

Ces mesures ne semblent pas avoir été prises pour le bien des États-Unis, car Trump semble surtout motivé par l’envie d’obtenir exactement le contraire de ce qu’Obama avait en tête. Il n’est donc pas vraiment question de développer une nouvelle idéologie, mais plutôt de détruire l’idéologie de son prédécesseur.

AFP PHOTO / JIM WATSON

Extrêmement populaire auprès de sa base

Et c’est exactement ce que les gens qui ont voté pour lui voulaient. Parce que tous les points mentionnés ci-dessus ont été – sans exception – des promesses qu’il avait faites pendant la campagne. Même le New York Times, pourtant extrêmement sceptique à l’égard de Trump, a dû admettre cette semaine que ce dernier avait remporté la guerre contre l’État islamique.

Les partisans de Trump ont donc toutes les raisons d’être heureux. Sa popularité auprès de sa base reste inchangée. Et comme il ne peut recruter beaucoup de nouveaux électeurs en dehors de cette base, il doit aussi continuer à la servir au cours des trois prochaines années.

Les républicains sont également convaincus que l’instinct anti-Obama de Trump a contribué à une économie florissante. Et en dépit de ou grâce à Trump, le fait est que l’économie a continué de croître sous son règne.

Pourquoi est-ce important ?

Plutôt que d’écouter ce qu’il dit, les médias feraient peut-être mieux d’examiner davantage ce qu’il fait. La lecture des grands médias traditionnels laisse l’impression qu’il a réalisé peu d’exploits à la Maison Blanche au cours de sa première année. Mais cette impression est trompeuse. Trump imprime en effet sa marque sur les Etats-Unis, et il rêve d’une nouvelle Amérique conservatrice, où l’élite politique traditionnelle serait mise sur la touche. Les mesures décrites ci-dessus auront des implications profondes pour des millions de personnes et ce, pendant de nombreuses années.

Mais il y a un côté sombre à cette guérilla anti-Obama. Si l’assurance maladie continue de sombrer dans le chaos, les grands bénéficiaires de la réforme fiscale sont les riches, ce qui signifie que la dette publique déjà énorme pourrait bientôt devenir incontrôlable. Ni Trump, ni les républicains ne pourront alors échapper à leurs responsabilités.

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