L’indice boursier américain Dow Jones a franchi mercredi pour la première fois la barre des 22 000 points, un record absolu. La hausse s’explique pour partie par les résultats trimestriels supérieurs aux attentes d’Apple. Aux yeux des investisseurs, il semble que les actions des géants de la technologie Facebook, Google, Amazon, Microsoft et Netflix ne peuvent plus leur faire perdre de l’argent.
Le président américain Donald Trump n’a pas manqué cette occasion pour s’attribuer les mérites des excellentes performances du marché :
(Traduction du tweet : “Le marché des actions a franchi un (nouveau) record historique aujourd’hui. Il n’était que de 18 000 points le jour des élections il y a 6 mois. Les médias traditionnels le mentionnent rarement !“)
Stock Market could hit all-time high (again) 22,000 today. Was 18,000 only 6 months ago on Election Day. Mainstream media seldom mentions!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 1, 2017
RIP le ‘Trump Trade’ ?
Selon l’Associated Press il n’est pas judicieux de parler d’un « Trump trade » [c’est-à-dire d’une hausse des marchés boursiers induite par l’optimisme lié à l’élection de Trump, et à l’influence positive des politiques du nouveau président américain sur l’économie, ndlr]. Pour commencer, l’affirmation selon laquelle l’indice Dow Jones était à 18 000 points il y a six mois est fausse. Il y a 6 mois, l’indice Dow Jones était à 19 800 points.
On a bien observé un phénomène de « Trump trade » en janvier. Après la victoire électorale surprise de Trump en novembre (et la majorité républicaine au Congrès américain), les attentes des investisseurs étaient grandes : une réforme rapide du système fiscal, la simplification de la réglementation, de grandes infrastructures … il semblait que les promesses que le candidat Trump avait faites seraient mises en œuvre rapidement.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le vaudeville autour de l’abolition de l’Obamacare et l’absence de toute nouvelle législation pertinente au cours des six premiers mois qui ont suivi son entrée à la Maison Blanche, ont érodé la croyance que ce président allait s’engager dans des réformes profondes.
Les producteurs de matières premières qui devaient être les gagnants des grands travaux d’infrastructure annoncés ont vu leurs gains boursiers s’éroder, ou fondre.
Même le peso mexicain – qui avait été attaqué par Trump et sa rhétorique agressive concernant l’édification d’un grand et beau mur (‘big, beautiful wall’) – s’est remis des pertes qu’il avait enregistrées juste après les élections.
Pourquoi le marché boursier américain est-il toujours aussi florissant ?
- la faiblesse du dollar, qui renchérit les actions européennes pour les Américains ;
- les solides résultats trimestriels des entreprises américaines ;
- les taux de croissance qu’affichent notamment Facebook, Google, Apple et d’autres géants de la technologie qui opèrent partout dans le monde. Ces entreprises bénéficient de la reprise économique en Europe. [De façon remarquable, après la victoire de Trump, on a cru que sa politique « America First » nuirait seulement à ces entreprises.]
Le graphique suivant d’Axios montre également que tant les présidents Barack Obama (+ 22,6%), que George W. Bush (+ 20,7%) ont permis d’enregistrer des gains supérieurs en bourse au cours des 6 premiers mois de leur mandat que l’occupant actuel de la Maison blanche (+ 8,8%).
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