Quantcast
Channel: Business AM
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1846

L’Europe facilite la tâche du gouvernement de Michel : Les coupes budgétaires ne sont pas nécessaires

$
0
0

Le Premier ministre Charles Michel (MR) revoit aujourd’hui tous ses ministres, maintenant que le gouvernement est rentré de vacances. Le conseil des ministres devrait revenir aujourd’hui sur le grand  accord budgétaire conclu cet été, pour lequel Michel et Co. fixeront un cadre d’ici la fin de la législature.

Les règles européennes sont strictes: les États membres doivent réaliser des économies structurelles pour obtenir un budget équilibré à terme. La Belgique n’a pas, après le grand accord d’été, suivi ces directives. Seulement, la Commission européenne ne l’y contraindra pas : maintenant que la reprise s’amorce, elle peut se permettre d’être plus souple. Aujourd’hui, le gouvernement discutera des chiffres.

Bart de WeverJOHANNES EISELE / AFP
Bart de Wever

Le Premier ministre Charles Michel (MR) revoit aujourd’hui tous ses ministres, le gouvernement est de retour maintenant que tout le monde est rentré de vacances. Le conseil des ministres cabinet devrait plancher aujourd’hui sur le grand  accord budgétaire conclu cet été, pour lequel Michel et Co. fixeront un cadre d’ici la fin de la législature.

Il y a encore du travail pour tout disséquer : certaines recettes fiscales sont encore peu claires. Les mesures contre la fraude fiscale et sociale doivent être réexaminées de plus près. Mais d’un autre côté, le contexte est tout sauf mauvais.

Du vent dans les voiles

Parce que la croissance de l’économie est de plus en plus forte, avec peut-être 1,6 à 1,7 % pour cette année et la suivante. Ce sont les meilleurs chiffres depuis la grande crise de 2008, et soudain, tout devient possible. Parce que les revenus augmentent, les gens consomment plus, les entreprises gagnent plus et payer plus d’impôts. Et simultanément, les dépenses de sécurité sociale baissent, en particulier les allocations de chômage.

Les bons effets de la croissance sont déjà là : Kris Peeters (CD & V), le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi cite dans De Standaard les chiffres de la croissance de l’ONEM. Les dépenses de chômage devraient diminuer bien plus fortement que prévu cette année et l’année prochaine. Cela devrait faire environ 107 millions d’euros de moins pour cette année et pas moins de 312 millions d’euros l’année prochaine. Les emplois supplémentaires qui apparaissent soulagent indirectement les caisses de l’Etat : au total 10 % des allocations de chômage n’ont plus à être versées.

Pourtant, les chiffres présentés par Michel ne sont pas géniaux. La coalition a décidé cet été de ne pas présenter de budget en fin de compte. C’était pourtant l’ambition claire du gouvernement au début. “Mettre le pays en ordre” était le mantra de la N-VA, du CD & V, de l’Open Vld et de MR. Mais cet été, ils se sont bien regardés dans les yeux, se rendant compte qu’il serait trop difficile de réaliser de telles économies. Le principal argument économique est que trop d’économies pourraient étouffer la reprise économique, et que le gouvernement se tirerait une balle dans le pied.

Le pitbull européen est devenu un gentil toutou

Pour satisfaire pleinement aux exigences européennes, Michel a dû économiser 4,3 milliards. Ce chiffre était donc exclu. Mais en même temps, le ministre Michel s’est concerté avec le chien de garde européen, le commissaire européen Pierre Moscovici. Le socialiste français n’est de toute façon pas connu pour être un véritable pitbull, ce qui arrange bien une nouvelle fois le gouvernement belge, écrit De Tijd.

Parce que le gouvernement doit vraiment  économiser le reste, 2,6 milliards par an, soit 0,6 % du budget « des économies structurelles. » Autrement dit, avec des mesures durables, pas de celles qui ne rapportent de l’argent qu’une fois, puis plus jamais. Seulement, Michel et co. n’ont pas pas vraiment pris cela en compte. Parce que plus de la moitié des économies ne sont pas structurelles, mais plutôt des aubaines, surtout maintenant que l’économie se porte mieux.

Un peu de triche, donc. Mais l’Europe n’est plus stricte, l’Italie et la France ne respectent pas les règles non plus et elles n’ont pas été sévèrement sanctionnées par la Commission européenne. C’est ainsi que le gouvernement Michel a lui-même osé prendre ce risque.

La décision du gouvernement est compréhensible dans le contexte de la reprise économique. Mais en même temps, elle était au cœur de la critique, en particulier de la N-VA, selon laquelle le gouvernement précédent « n’en a pas fait assez sur le plan structurel pour mettre de l’ordre dans les finances du pays. » Dans le débat entre Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS) en 2014, le slogan “show me the money” était de mise. La même chose menace maintenant de hanter la N-VA.

Paul MagnetteJACQUES DEMARTHON / AFP
Paul Magnette

The post L’Europe facilite la tâche du gouvernement de Michel : Les coupes budgétaires ne sont pas nécessaires appeared first on Express [FR].


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1846