Le cigarettier Philip Morris International (PMI) a investi massivement dans une nouvelle génération de cigarettes compatibles avec sa technologie IQOS, un système de chauffage électronique qui ne brûle pas le tabac. Elles seraient de ce fait beaucoup moins nocives.
Phililp Morris, qui possède la marque légendaire Marlboro, vient d’investir 3 milliards de dollars dans des chaînes de production qui fabriquent des cigarettes de nouvelle génération, les Heets.
Ces cigarettes sont censées révolutionner l’industrie de la cigarette. Moins nocives, leur développement permettrait “de réduire de 90 à 95 % les composants chimiques et les constituants nocifs”, affirme Luca Rossi, directeur de la production au Cube de Neuchâtel, le centre de R&D du cigarettier. Les analyses auraient aussi prouvé la réduction des risques de maladies cardiovasculaires et autres maladies respiratoires et pulmonaires.
Outre leur teneur en substances chimiques (nicotine, goudron, monoxyde de carbone…) les cigarettes classiques sont nocives pour la santé en raison de leur combustion. Une fois brûlées, ces substances libèrent leur toxicité. Ainsi, “plus on réduit la température, plus on réduit le risque de nocivité”, a expliqué Tommaso Di Giovanni, directeur RRP Communication de la firme à L’Economiste. C’est sur la base de ce postulat que les Heets, produit sans combustion, ont été conçues.
Philip Morris a prévu une production de 45 milliards d’unités d’ici la fin de l’année et de 100 milliards d’ici fin 2018. Les cigarettes Heets sont compatibles avec la technologie IQOS. C’est ce système qui chauffe les cigarettes sans les brûler. Sans fumée et sans odeur, ce système n’affecterait pas “la qualité de l’air intérieur”.
La dépendance
Bien sûr, ce nouveau produit suscite un certain scepticisme, et certains contestent l’indépendance de ces études. “L’industrie du tabac nous a déjà fait le coup il y a 40 ans, avec le filtre, puis les cigarettes légères, et on s’est aperçu qu’il y avait des risques majeurs, donc il faut être extrêmement prudent”, explique Yves Martinet, pneumologue et ancien président de l’Alliance contre le tabac (ACT) au Huffington Post.
En outre, la technologie IQOS ne permet pas de mettre fin à la dépendance. Et il n’y a que sur le long terme que l’on pourra conclure de la réalité de la réduction de toxicité promise.
Mais Philip Morris n’a pas le choix. Face à la concurrence de la vapote, le géant se devait de réagir, ce qui explique pourquoi il jette son dévolu dans cette nouvelle technologie.
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