Le procureur général d’Espagne a entamé une procédure pénale à l’encontre de 700 maires catalans qui veulent début octobre participer avec leur commune à un référendum sur l’indépendance de leur région.
Le référendum sur l’éventuelle indépendance de la Catalogne est considéré comme illégal par le gouvernement central espagnol. La décision du Ministère public augmente la pression sur les fonctionnaires catalans qui se sont ralliés au mouvement séparatiste dans leur région.
Les partisans d’une Catalogne indépendante et les associations municipales catalanes ont appelé tous les maires de la région à participer à des actions de protestation dans la capitale régionale, Barcelone, « afin de faire part de leur rejet d’un système judiciaire qui s’en prend aux médias, aux bulletins de votes, aux urnes et maintenant aux maires ».
Les maires catalans qui ont accepté de collaborer à l’organisation du référendum ont été convoqués devant les tribunaux en tant qu’inculpés. Les maires qui ne donneront pas suite à cette citation tomberont, selon le Ministère public, sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Constitution
Carles Puigdemont, président de la Catalogne et partisan de l’indépendance de sa région, a traité la mesure du procureur général d’Espagne d’acte barbare qui n’a pas sa place dans une démocratie. Puigdemont a annoncé qu’il participerait lui-même aux actions de protestation.
La Catalogne compte 948 communes. Le mouvement d’indépendance de la Catalogne a demandé à toutes les administrations municipales de mettre à disposition des mesures pour faciliter l’organisation du vote. Jusqu’à présent, 712 communes ont réagi positivement.
Le Ministère public espagnol avait ordonné antérieurement à la police catalane de confisquer notamment les bulletins de vote et les isoloirs prévus pour le référendum.
Une plainte officielle a été déposée contre Puigdemont et les autres membres du gouvernement catalan, accusés de désobéissance civile, de malversations et de détournements de fonds publics. Les peines de prison vont jusqu’à 8 ans.
Le site officiel du référendum a été supprimé d’Internet sur ordre de justice.
En Catalogne, on compterait autant de partisans de l’indépendance que d’opposants à celle-ci. Cependant, selon les sondages d’opinion, plus de 70% des catalans souhaitent un référendum pour qu’une décision officielle règle cette question.
Le gouvernement conservateur du Premier ministre Mariano Rajoy a cependant annoncé qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher le référendum. Rajoy a déclaré que la constitution espagnole de 1978 stipule que les gouvernements régionaux ne peuvent pas organiser de référendum sur l’indépendance.
Rajoy a appelé les Catalans à boycotter le référendum. Toutefois, selon le professeur de droit constitutionnel Javier Perez Royo, il sera difficile pour l’État de stopper ce référendum si un nombre important de Catalans désobéissent à la loi et votent.
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