Facebook permet aux entreprises de se concentrer sur des mots-clés antisémites et racistes pour sélectionner les utilisateurs cibles pour leurs publicités. Une série de sites Web, y compris ProPublica, ont mené des expériences au cours desquelles ils ont eu la possibilité d’acheter des espaces publicitaires sur des mots-clés comme “antisémite”, “assassiner les putes”, “tuer des musulmans radicaux”, “comment brûler les juifs”, ou encore “Ku Klux Klan”.
ProPublica:
“La semaine dernière, agissant sur un tuyau, nous sommes connectés au système de publicité automatisée de Facebook pour voir si “Jews haters” (“ceux qui détestent les juifs”) était réellement une catégorie publicitaire. Nous l’avons trouvée, mais avons découvert que cette catégorie, à laquelle ne sont rattachés que 2274 personnes, était trop petite pour que Facebook nous permette d’acheter une publicité conçue pour ne cibler que ces gens “qui détestent les juifs”. Le système automatisé de Facebook a suggéré « second amendement » comme une catégorie additionnelle qui nous permettrait d’augmenter le périmètre de notre audience pour qu’elle comprenne 119 000 personnes, probablement parce que son système a établi une corrélation entre les personnes qui soutiennent le port d’armes et les antisémites. (Le second amendement de la Constitution américaine donne aux individus le droit de posséder et de porter des armes). »
ProPublica a également recherché les catégories publicitaires qui ciblaient d’autres religions telles que “ceux qui détestent les musulmans”. Mais il n’y en avait pas.
Entre-temps, Facebook a fait savoir à ProPublica que les catégories antisémites étaient une erreur de l’algorithme de recherche :
“Après avoir contacté Facebook, le réseau social a retiré toutes les catégories antisémites, qui avaient été créées par un algorithme plutôt que par des personnes, et a déclaré qu’il explorerait les moyens de régler le problème, par exemple en limitant le nombre de catégories disponibles ou en les contrôlant avant qu’elles soient affichées pour les acheteurs. Mais apparemment, Facebook n’a pas intensifié la surveillance de sa plate-forme d’achat de publicité. En toute probabilité, les catégories publicitaires que nous avions détectées ont été générés automatiquement, parce que les personnes avaient listé ces thèmes antisémites sur leur profil Facebook comme un centre d’intérêt, un employeur, ou un “champ d’études”. L’algorithme de Facebook transforme automatiquement les centre d’intérêts déclarés des personnes en catégories publicitaires. »
Le réseau social travaille maintenant pour prévenir de tels incidents.
Facebook est-elle une entreprise moralement corrompue ?
La société peut commencer à se faire du souci, parce que tout le monde semble chercher à la contrôler. Ces dernières semaines, les scandales la concernant se sont succédé dans l’actualité.
D’abord, il a été révélé que les chiffres communiqués à ses annonceurs par Facebook pour justifier la portée potentielle de leurs campagnes publicitaires étaient très exagérés. (Il y a exactement un an, la société avait elle-même encore confirmé qu’elle avait surestimé de 60 à 80 % les activités de ses utilisateurs en matière de vidéos publicitaires). Quelques jours plus tard, la société a admis qu’au cours de la période précédant l’élection présidentielle américaine, elle avait vendu pour 100 000 $ d’espaces publicitaires à une société russe mystérieuse avec un agenda clairement pro-Kremlin. Vendredi, il est apparu que Facebook est tout sauf transparente en ce qui concerne la communication à propos de ses efforts pour éliminer les « Fake News » du réseau social.
La tempête qui a débuté après l’élection présidentielle américaine de 2016 n’est pas prête de se dissiper. Non seulement le réseau social est toujours considéré comme une grande entreprise opaque, mais il continue d’insister qu’il n’est pas une société des médias.
Il semble donc de plus en plus que Facebook ne fait pas partie de la solution, mais qu’il est bien devenu le problème.
Le procureur spécial Robert Mueller, qui mène une enquête sur une possible intervention russe dans l’élection présidentielle américaine, est arrivé à la même conclusion, et selon un certain nombre de sources, Facebook serait dans sa ligne de mire. Un certain nombre de politiciens américains et de groupes d’intérêts ont demandé à ce que Facebook et d’autres sociétés technologiques rendent compte de ces problèmes devant le congrès américain.
« Les nouveaux Léviathan entrepreneuriaux qui étaient autrefois considérés comme les nouveaux avatars lumineux de l’innovation américaine sont de plus en plus décrits comme de nouveaux centres sinistres d’un pouvoir débridé, une transformation susceptible d’avoir des conséquences majeures pour l’industrie et pour la politique américaine. »
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