En Iran, récemment, lors d’un match de football contre la Syrie à Téhéran, organisé dans le cadre de la qualification pour la Coupe du Monde de Russie, une controverse remarquable a eu lieu. Alors que des femmes syriennes ont été autorisées à assister au match dans le stade, leurs homologues iraniennes n’ont pas pu pénétrer l’enceinte et ce, même si elles avaient pu acheter leurs billets au préalable.
Tant les Iraniens que les Iraniennes avaient été autorisés à acheter leur billet pour la rencontre. Cependant, la possibilité pour les femmes d’acquérir le billet en ligne a finalement été supprimée par les responsables qui ont expliqué qu’un problème technique était à l’origine de l’incident.
Pour la Syrie, les deux genres ont été acceptés sans aucun problème. Un groupe de femmes iraniennes disposant de billets s’est tout de même rendu au gigantesque stade Azadi de Téhéran, mais elles ont été informées qu’elles ne pouvaient pas entrer. Lorsqu’elles ont commencé à protester, elles ont été menacées d’arrestation.
Les femmes syriennes ont pu encourager leur équipe. Certaines d’entre-elles ne portaient pas le hijab même si ce dernier est obligatoire pour toutes les femmes en Iran, y compris pour les étrangères.
Cette interdiction a fait la Une de la presse de Téhéran en milieu de semaine dernière. Dans le quotidien réformateur Bahar, on pouvait lire en première page le titre « Le paradoxe iranien ». L’article critiquait le fait que l’hôte de la rencontre était finalement refoulé à l’extérieur du stade tandis que les supporters de l’équipe adverse y étaient autorisés.
L’ex-footballeur iranien et analyste Amir Haj Rezaei a plaidé pour plus de flexibilité de la part de gouvernement. En Iran, aucune loi n’interdit aux femmes d’assister à des compétitions masculines de football. Toutefois, les autorités font tout ce qui est en leur mesure pour empêcher les supportrices d’entrer dans les stades. Selon les autorités, l’atmosphère et le langage inappropriés qui règnent pendant le match ne conviennent pas à un public féminin.
Par ailleurs, des responsables ont affirmé que le stade ne disposait pas de toutes les commodités techniques pour garantir des zones réservées aux femmes. Un remboursement des billets a été promis.
Promesses
Des femmes de députés ont plaidé sur les réseaux sociaux pour un changement de cette pratique. Nahid Tajedin, député réformiste, a expliqué sur Twitter que le plus déplorable de cet indicent était qu’une nouvelle discrimination fondée sur la nationalité venait s’ajouter aux discriminations fondées sur le genre.
Farnaz, une étudiante en génie électrique de 24 ans de l’Université de technologie d’Ispahana a expliqué qu’en avril, elle avait réussi à renter dans le stade Azadi déguisée en supporter masculin.
Masoud Soltanifar, ministre des sports, a annoncé que les stades seraient adaptés afin que les matchs conviennent à toute la famille. Amir Haj Rezaei a appelé le gouvernement à mettre un terme à ce tabou et à permettre aux femmes d’assister aux matchs dans les stades.
Enfin, le match entre l’Iran et la Syrie s’est terminé sur le score nul de 2-2.
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