A l’instar de Bruxelles et d’autres grandes villes européennes, la ville portuaire néerlandaise de Rotterdam est fortement engorgée aux heures de pointe. La municipalité a décidé de prendre des mesures pour lutter contre les embouteillages. Désormais, les navetteurs qui accepteront de laisser leur voiture à la maison ou qui éviteront les heures de pointe seront rétribués.
Lancé en 2010, le projet se veut une alternative à la traditionnelle logique punitive : plutôt que de sanctionner les usagers de la route qui se retrouvent systématiquement englués dans les embouteillages aux heures de pointe, BNV Mobility a décidé de récompenser ceux qui seraient prêts à s’en abstenir. Les automobilistes qui ne se servent pas de leur véhicule ou qui évitent les heures de pointe reçoivent donc de l’argent.
La société néerlandaise BNV Mobility, à l’origine de ce projet, est partie d’un constat simple : “Il suffit de supprimer 8 à 10% du trafic aux heures de pointe pour le rendre fluide”. Du coup, la société de mobilité a choisi Rotterdam, ville totalement congestionnée, pour le lancement de ce projet pilote.
Jusqu’à 120 euros par mois de prime
Les usagers responsables perçoivent ainsi un crédit de 3 euros ou de 3,5 euros sur une carte de transport. Sur un mois, un automobiliste peut ainsi gagner jusqu’à 120 euros par mois. Bilan: le trafic a été réduit de 5 à 10% aux heures de pointe.
Mieux, parmi ceux qui ont décidé de participer au programme pour une durée d’un an (ils ont été sélectionnés en fonction de leurs trajets), 85% ont décidé de conserver leurs nouvelles habitudes après la fin du programme. Bien sûr, ce projet coûte plusieurs millions d’euros par an à la ville de Rotterdam. Mais les embouteillages ont un coût bien supérieur.
La Belgique
La Belgique est régulièrement épinglée comme étant le pire élève de la classe européenne. Et en pleine semaine de la mobilité, pouvoirs publics et associations lancent de nouvelles campagnes pour essayer de sensibiliser les navetteurs.
Les automobilistes wallons et bruxellois sont par exemple invités à augmenter leur pratique du covoiturage. L’asbl Taxistop mènera donc plusieurs actions cette semaine sur les routes francophones.
Leur constat est interpelant: “80% des travailleurs wallons se rendent au travail seuls dans leur voiture”. À Bruxelles, c’est à peine plus : on ne compte qu’1,2 personne par trajet en direction du lieu de travail. Pourtant, “si tous les automobilistes covoituraient une fois par semaine, il n’y aurait plus d’embouteillage”, indique Sandrine Vokaer, responsable de l’asbl qui gère aussi le site web Carpool.be.
On notera aussi l’inauguration des Wikibus par le ministre de la Mobilité François Bellot (MR). Ils sont censés apporter “un déplacement de qualité” pour se rendre au travail. La première ligne reliera Charleroi à Louvain-La-Neuve.
Une taxe kilométrique ?
Une taxe kilométrique a aussi été évoquée par la FEB, mais elle a été rejetée d’un revers de la main par René Collin, ministre wallon de la Ruralité. Pour lui, il s’agit d’une “proposition ubuesque” qui serait préjudiciable pour les Wallons ruraux.
Le principe de cette mesure ? Diminuer les bouchons en faisant payer l’usage des véhicules plutôt que leur possession. Le souci c’est que cette taxe sanctionnerait tout le monde alors que 40% de la population ne sont pas confrontés aux bouchons en Wallonie. Cette taxe viendrait aussi remplacer la taxe de circulation et les frais d’enregistrement, mais là encore, tous ne sont pas d’accord : un usager qui dispose d’une voiture de société ne s’y retrouverait pas, par exemple.
Seul 1 Belge sur 10 croit que cette tarification intelligente pourra réduire les embouteillages, selon le sondage de la VAB. À l’inverse, parmi le groupe qui roule moins de 15.000 km par an, ils sont 8 sur 10 à penser que cela pourrait leur faire gagner de l’argent.
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