Meral Aksener, une nationaliste turque, a annoncé la création d’un nouveau parti de centre-droite, le parti Iyi, « Le bon parti », lors d’un discours à Ankara. Agée de 61 ans, cette ancienne ministre de l’Intérieur dans les années 90, entend ainsi défier le président turc Recep Tayyip Erdogan aux prochaines élections présidentielles dans deux ans.
Aksener, baptisée par les médias « La dame de fer turque », s’est séparée du Parti d’action nationaliste (MHP) (ce dernier ayant forgé une coalition informelle avec l’AKP d‘Erdogan), après avoir essayé d’en prendre la contrôle face à son leader nationaliste de longue date, Devlet Bahçeli.
Meral Aksener est considérée comme le plus sérieux rival d’Erdogan. Elle a d’ores et déjà attiré plusieurs transfuges du MHP, de l’AKP et du Parti républicain du peuple (CHP).
Une bête rare en Turquie
« Aksener est une bête rare en Turquie: c’est une conservatrice franche qui dispose d’une expérience au gouvernement et qui en outre n’a jamais été dans les rangs de l’AKP. Cela signifie qu’elle peut obtenir des voix des partisans et des détracteurs de M. Erdogan », a déclaré Michael Sercan Daventry, analyste et blogueur turc.
« Elle a aussi construit un vaste réseau de militants de base qui l’aideront à contourner les médias dociles pour atteindre l’électorat. »
Durant son discours, Meral Aksener a promis de continuer à maintenir la présence de troupes dans le nord de Chypre ainsi qu’un retour à un système parlementaire. Erdogan a introduit plusieurs réformes constitutionnelles afin de mettre en place un régime présidentiel. En avril, ces réformes ont été soumises à un référendum controversé qu’il a remporté de justesse.
Les promesses de Meral Aksener en ce qui concerne le droit des femmes et l’égalité religieuse séduiront certainement les Turcs qui craignent l’islamisation rampante du pays des mains de l’actuel président.
Aksener s’est retrouvée exclue des médias pro-gouvernementaux. Cependant, sa popularité a augmenté et elle a su exploiter sur les réseaux sociaux le rejet dont elle est l’objet pour gagner une foule de partisans. Elle possède tout de même un point faible : la question kurde. En effet, lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur, elle a été associée à certains épisodes des plus sombres du conflit entre l’État turc et les insurgés kurdes. Les Kurdes représentent 20 % de la population.
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