Les gouvernements ne sont pas capables de prédire les grandes avancées technologiques, et leurs tentatives pour les favoriser au moyen de subventions peuvent même les retarder. C’est l’observation que formulent Lee E. Ohanian, professeur d’économie à l’UCLA, et Ted Temzelides, professeur d’économie à la Rice University, dans le Wall Street Journal.
Ils rappellent que dans la ville de New York, au début du siècle suivant, on utilisait environ 100 000 chevaux pour le transport, qui produisaient environ 1250 t de fumier par jour. Non seulement, l’odeur était pestilentielle dans les rues, mais de plus, c’était un terreau propice à la multiplication de germes. En 1908, on a estimé que près de 20 000 New-Yorkais mouraient chaque année de maladies liées à ceux-ci.
« Le marché libre a solutionné ce problème en près de 25 ans, tout en créant de nouveaux biens et industries qui ont transformé la société », écrivent les 2 auteurs. Ils se réfèrent à l’invention des voitures et des camions abordables qui ont permis de remplacer les chevaux, tout en soulignant que cette évolution n’avait pas été menée par le gouvernement.
En fait, ce dernier aurait probablement retardé ce progrès technologique s’il avait subventionné une source d’énergie particulière, comme le moteur à vapeur. Les subsides dans ce secteur auraient probablement pérennisé une technologie qui n’était pas la meilleure, au détriment du moteur à combustion, qui lui est bien supérieur.
En Europe, on a lourdement subventionné les moteurs diesels pendant des décennies, alors qu’ils s’avèrent très polluants. Désormais, des pays comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne font marche arrière.
Les énergies renouvelables
On subventionne aussi généreusement les énergies renouvelables. Le secteur de l’énergie solaire emploie désormais 400 000 travailleurs aux États-Unis, alors qu’il ne génère qu’un pour cent de la production électrique américaine.
Dans les pays en développement, 1,3 milliards de personnes manquent d’électricité. Purifier l’eau, conserver la nourriture et les médicaments sont des défis quotidiens pour elles. Or, chaque année, 100 milliards de dollars de subsides sont alloués aux énergies renouvelables. Mais on ne sait toujours pas comment stocker l’électricité qu’elles génèrent pour qu’elle soit disponible au moment où la demande est la plus forte, et la production la plus faible (c’est-à-dire tôt le matin et le soir, lorsque le soleil ne brille plus, et que le vent est faible).
« Près d’un demi-siècle de subventions n’ont pas permis d’apporter la nouvelle révolution énergétique. La grande crise du fumier de 1894 suggère un bien meilleur moyen de promouvoir une énergie propre, sûre et abordable : une libre concurrence et équitable », concluent les deux auteurs.
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