“Le compte Twitter du président américain Donald Trump est devenu une télécommande pour sélectionner ce dont les médias vont parler”, déplore Fraser Nelson dans le Telegraph (accès payant). “Les détracteurs du président n’ont toujours pas compris qu’ils perdront s’ils acceptent de le combattre sur son propre terrain”.
Cette semaine encore, Trump a fait la une des titres de journaux en raison de ses saillies fracassantes. Il a notamment surnommé “Pocahontas” la sénatrice démocrate Elizabeth Warren lors d’une cérémonie donnée en l’honneur d’anciens combattants Navajos de la Seconde Guerre mondiale. S’est ensuivi un débat animé sur la toile pour déterminer s’il s’agissait d’un dérapage raciste ou non. Des dizaines de médias ont publié des papiers à ce propos…
Puis le président américain a retwitté des vidéos islamophobes provenant du parti d’extrême-droite britannique. La Première ministre britannique, Theresa May, s’est empressée de le critiquer. Il a aussitôt rétorqué sur le même médium social que “plutôt que de s’intéresser à lui, elle ferait mieux de se concentrer sur le “terrorisme islamique radical destructeur” du Royaume-Uni. Et là encore, la presse s’est précipitée avidement sur la nouvelle polémique pour en faire ses choux gras.
“Pour chaque mot de ses tweets les plus cinglés, plusieurs millions de mots seront publiés en réaction”
“Maintenant et encore, Donald Trump sait ce qu’il doit à Twitter. Sans lui, a-t-il dit un jour, il n’aurait jamais été président.
Et l’on voit bien pourquoi : il ne suit que 45 personnes. Mais il est lui-même suivi par 44 millions de personnes.
Ce ratio de un pour 1 million est encore plus élevé si l’on prend les médias en compte : pour chaque mot de ses tweets les plus cinglés, plusieurs millions de mots seront publiés en réaction.
Ainsi, son compte twitter est devenu une télécommande pour l’actualité d’un pays. Il détermine le sujet, ses détracteurs le condamnent – mais ils ne font que parler toute la journée d’un sujet de son choix. Ils mordent systématiquement à l’appât.
Cela fait maintenant 2 ans que nous vivons le phénomène Trump et pourtant, sa principale stratégie n’a toujours pas été comprise.
Il a fusionné la politique et le show-business, s’arrogeant le rôle du méchant, et le public est bien trop occupé à le huer pour réaliser qu’il s’est pourtant pressé à son spectacle”.
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