Mardi, lors d’un dîner donné à Bruxelles, Marta Rovira, la numéro 2 du parti séparatiste catalan Esquerra Republicana (ERC) (ERC), a accepté de soutenir l’ex-président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont. Ce dernier, qui s’est exilé à Bruxelles pour échapper aux accusations de rébellion et de sédition en Espagne, envisage de présider la région à distance au moyen de Skype, indique le Financial Times.
En effet, la région Catalogne est actuellement placée sous la tutelle de l’Espagne. La séance inaugurale du Parlement catalan aura lieu le 17 janvier. Elle devrait débuter le processus de levée de cette tutelle, et aboutir à la formation d’un nouveau gouvernent catalan. Dans les 10 jours qui suivront cette première réunion, les candidats à la présidence de la Catalogne se soumettront à un vote de confiance. Selon toute vraisemblance, la liste de Puigdemont, qui a recueilli le plus de voix aux élections régionales du 21 décembre dernier, devrait l’emporter.
La décision de Rovira est un revers pour les indépendantistes modérés qui auraient préféré voir une figure moins controversée, comme Oriol Junqueras,le chef de l’ERC, diriger la région. Ce dernier milite aussi pour l’indépendance de la région, mais il est plus modéré, et la voit comme un objectif de long terme.
Une présidence à distance ?
Une nouvelle polémique se profile donc en Catalogne. Un potentiel retour en Espagne condamne selon toute probabilité Puigdemont à être emprisonné pour rébellion et sédition. Toutefois, il n’est pas évident qu’il soit autorisé à diriger la région à distance.
En effet, la loi prévoit que le dirigeant de la région doit présenter le programme du gouvernement « devant la maison », ce qui, selon les experts juridiques, signifie qu’il doit être physiquement présent.
Mais ces règles ont été édictées avant l’arrivée de la vidéoconférence. De plus, la mention de la présence physique n’est jamais explicite. Les soutiens de Puigdemont affirment donc il n’y a aucune raison qui pourrait l’empêcher de diriger la Catalogne au moyen de Skype. Ils ajoutent que le discours obligatoire que tout candidat à la direction de la région doit donner avant le vote pourrait être prononcé par l’un de ses collègues de parti.
Remettre en cause une présidence à distance s’annonce compliqué
Il est cependant très probable qu’une décision permettant de diriger la région avec Skype serait contestée au tribunal, lequel pourrait empêcher Puigdemont de diriger la région.
Mais un tel jugement serait à double tranchant : les indépendantistes pourraient en effet l’utiliser pour montrer que l’Espagne maltraite la région et qu’elle piétine ses droits, en qu’en conséquence, l’indépendance est la seule issue.
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