Mardi, la légendaire firme de la photographie Eastman Kodak a annoncé qu’elle avait conclu un partenariat avec Wenn Digital pour lancer une plate-forme photo nommée KodakOne. Celle-ci sera gérée sur le principe de la chaîne de blocs (blockchain). Parallèlement, elle a créé KodakCoin, une monnaie virtuelle centrée sur la photo « pour donner la possibilité aux photographes et aux agences de mieux contrôler la gestion de leurs droits d’images ». À la suite de cette annonce, le cours de l’action de la firme américaine a gagné 121 % à la bourse de Wall Street.
L’idée est de créer un registre des droits de propriété numériques sécurisé qui recueillerait les ouvrages des photographes. Cette plate-forme leur permettrait de vendre les licences de leurs photos, leur fournissant ainsi une nouvelle source de revenus. En échange, les photographes seraient payés en KodakCoin. La plate-forme se donne également pour mission de sonder le Web à la recherche d’utilisations non autorisée des œuvres de ses adhérents.
Pour financer cette nouvelle initiative, Kodak lance une ICO (Initial Coin Offering), qui permettra aux investisseurs d’acquérir des KodakCoin en échange de leurs apports le 31 janvier prochain.
Photographe, une profession mise à mal par l’internet
Cette nouvelle initiative n’est pas aussi saugrenue qu’elle y paraît. L’Internet pose de grandes difficultés aux photographes en termes de contrôle du droit d’auteur. Beaucoup déplorent une baisse de leurs revenus depuis les années 1990. En effet, les stocks de photographies sans droits d’auteur ont cassé les prix.
Kodak et Wenn envisagent d’utiliser la technologie pour renforcer les liens entre les images et leur auteur. « Pour beaucoup de personnes du secteur de la technologie, « chaîne de blocs » et « monnaie virtuelle » sont des mots à la mode, mais pour les photographes qui se battent depuis longtemps pour maintenir le contrôle sur leur travail et la façon dont il est utilisé, ces mots à la mode sont les clés pour résoudre ce qui semblait être un problème insoluble. (…) Kodak a toujours cherché à démocratiser la photographie et à rendre la licence équitable pour les artistes. Ces technologies offrent à la communauté photographique un moyen innovant et simple pour le faire », a déclaré Jeff Clark, le CEO de Kodak.
De plus en plus d’adeptes pour le surf sur la vague des monnaies virtuelles
Kodak rejoint ainsi la liste grandissante des entreprises qui ont vu le cours de leurs actions monter en flèche à la suite d’initiatives qu’elles ont prises dans le domaine des monnaies virtuelles et de la chaîne de blocs. Par exemple, une entreprise de boissons quasi inconnue du public, Long Island Iced Tea, a vu le cours de ses actions grimper de 500 % après avoir été renommée Long Blockchain corp., rappelle le Financial Times.
Kodak n’a pas échappé à cette logique. 24 heures après le lancement de KodakCoin, les actions Kodak ont grimpé de plus de 300 %, indique le site ZeroHedge.
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