Les dirigeants de l’Union européenne aimeraient bien propulser l’Europe dans la nouvelle ère de la téléphonie mobile avec la 5G. Mais à seulement quelques pâtés de maison du siège de la Commission européenne, le gouvernement régional de Bruxelles-Capitale bloque le développement de cette nouvelle technologie en raison des craintes concernant les radiations qu’elle pourrait émettre, rapporte Politico.
L’Europe veut rattraper son retard avec les pays avant-gardistes dans le domaine de la 5G, tels que la Corée du Sud, la Chine et les États-Unis. La Commission a donc conçu un plan pour déployer cette technologie en Europe. Les premières mises en œuvre devraient avoir lieu l’année prochaine et un déploiement complet est prévu d’ici 2020. Mais si elle ne dispose pas de plus de bande passante, Bruxelles risque de rester à la traîne de tous ces développements.
Des normes strictes
Les normes environnementales de Bruxelles pour les radiations ont été actées en 2007 et 2009, par deux gouvernements bruxellois de coalition consécutifs auxquels participaient les Verts. Ces derniers avaient fait pression pour que l’on impose des normes sévères. Et ils ont réussi, puisque celles-ci sont 50 fois plus strictes que celles prônées par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Selon les entreprises des télécoms, elles figurent parmi les plus strictes du monde.
Le gouvernement fédéral belge, d’autres institutions, ainsi que les opérateurs de télécoms, ont tenté en vain de contester ces lois au tribunal constitutionnel. Les sociétés des télécoms, indignées par ce qu’elles considéraient être une réglementation dépassée, ont reporté les investissements pour permettre une couverture mobile plus large, ce qui a retardé l’adoption de la technologie 4G par Bruxelles.
C’est ce qui explique pourquoi les connexions sont mauvaises dans la capitale belge et pourquoi les réseaux ne peuvent émettre de signaux assez puissants pour assurer la continuité des connexions.
La politique, ou un réel souci pour le bien-être des citoyens ?
Le gouvernement fédéral a mis en cause à plusieurs reprises les limites des radiations fixées par le gouvernement de Bruxelles-Capitale, l’accusant de contraindre les consommateurs belges à s’accommoder de connexions Internet déplorables aux prix les plus élevés.
« Bruxelles risque de devenir une île moyenâgeuse dans une Europe numérique », a déclaré Alexander De Croo, vice-Premier ministre et ministre de l’Agenda numérique et des Télécoms du gouvernement fédéral de Belgique.
En outre, certains suggèrent que ces seuils reflètent davantage une lutte d’influence politique qu’un réel souci pour le bien-être des citoyens.
Entretemps, les experts ont édulcoré leur avis concernant la nocivité potentielle des radiations des réseaux mobiles, et ils émettent maintenant des recommandations bien plus nuancées… Il n’y aurait pas d’effet immédiat et peu d’effets à moyen terme.
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